Difficile pour les grandes écoles et les universités de choisir leur plateforme digitale de formation. S’inspirer de ce qui se fait entreprise ? Plonger dans le grand bain des MOOC ? S’équiper de qu’il y aurait de moins cher (open source) ? HEC a choisi une troisième solution, et s’en porte bien.
Quand les entreprises ont commencé à s’équiper (il y a une quinzaine d’années), elles sont parties d’un postulat : la plateforme LMS ne doit pas bouleverser une approche de la formation qui a fait ses preuves ; processus “top down” : conception, réalisation et diffusion des offres formation (cours en salle, puis ou e-learning) dépendent du département formation, la consommation (obligée) de ces offres étant du ressort individuel de l’apprenant. Rien d’étonnant à ce que les premières plateformes aient été dépourvues des fonctionnalités collaboratives, notamment de celles permettant de s’exercer en groupe : la co-apprenance restait une abstraction, sauf éventuellement dans l’espace-temps réduit du stage.
Pour ces raisons, les plateformes LMS ne pouvaient séduire l’enseignement supérieur. Par ailleurs les outils d’évaluation LMS n’étaient pas en mesure de répondre à la complexité de la “blended evaluation” inhérente au passage d’un diplôme. Enfin - c’était avant les importantes baisses de prix embarquées dans l’émergence du mode SaaS - les grandes écoles et a fortiori les universités n’avaient guère les moyens d’investir dans des systèmes d’information de plusieurs centaines de milliers voire de millions d’euros. Première réponse, transitoire : l’open source, avec ses stars - Moodle notamment. Plus une boîte à outils qu’une plateforme LMS comme celles qui équipaient les entreprises. Mais on pouvait compter sur quelques geeks pour consacrer un peu de leur temps libre à la customisation de ces sources gratuites.
Les MOOC sont venus changer ce paysage. Ils ont répondu à une nouvelle exigence de design : les étudiants sont nourris, comme les salariés, des interfaces et des activités qu’ils déroulent dans leur vie personnelle, et dont on sait les maîtres-mots (collaboratif, social, vidéo, quiz, like…). Si Moodle ne pouvait plus assurer, frappée d’obsolescence à l’instar des vieux LMS commerciaux, ce n’était pas le cas de Coursera, eDX et autres FUN qui ont commencé de donner le ton dans le champ de l’éducation mondialisée.
Les LMS, open source ou non, seront-ils donc définitivement remplacés par les MOOC dans l’enseignement supérieur ? Le succès de Blackboard Learn à HEC montre qu’il n’en est rien. Au moment où il s’est agi de changer de LMS, c’est en effet vers ce leader mondial des solutions d'e-learning pour l’éducation que la business school en pleine transformation digitale de ses activités s’est tournée. Les 4 400 étudiants (formations diplômantes) et 8 000 participants en formation continue représentant 98 nationalités pourront bénéficier d’une très solide technologie supportant les cours à distance, les travaux de groupe ou les QCM en ligne, l’animation multi-sites… Un choix retenu après un benchmarking des principaux éditeurs impliquant le corps professoral. On est loin de l’open source (au moins première manière) : Blackboard Learn est un standard (qui avait déjà été utilisé par des enseignants et des étudiants), à même d’être déployé industriellement et dans toutes les langues, dans les 132 pays où HEC a des diplômés. 30 millions d’utilisateurs, plus de 19.000 clients, ces chiffres sont comparables, dans le monde universitaire, à ceux de Cornerstone, un leader mondial dans le monde professionnel.
Avec ce constat de Helder Matias (DSI d’HEC) : “Nous préférons concentrer nos efforts sur la conduite du changement et l'adoption de la solution”. On ne saurait mieux dire, preuve à l’appui : fin 2016, 100 % des nouveaux cours seront créés et gérés sur la nouvelle solution, pour un “full Blackboard” début 2017.
JLB
|